3 modalités de formation en forte progression d’ici 2020 : classes virtuelles, apprentissages mobiles et tutorat. Les dessous d’un succès annoncé (source : Baromètre Féfaur-Cornerstone sur les Plateformes de gestion de la formation et des talents)
Classes virtuelles : +39% en 2020
Bientôt l’âge de raison pour les classes virtuelles, dont le développement à deux ans est désormais très favorable. Rappelons qu’elles constituent un formidable compromis entre présentiel et distanciel. Du premier, elles reprennent une partie des avantages et des codes, par leur capacité à la simuler dans un espace virtuel les interactions existantes dans le cours en salle. Du second, elle tient : souplesse de planification, possibilité de focus sur la résolution de problèmes ponctuels, suppression des coûts de déplacement. Par ailleurs l’amélioration de la bande passante permet de donner un visage aux co-apprenants, car la vidéo est dorénavant largement utilisée ; quant aux formateurs, ils ont développé un véritable savoir-faire de préparation / scénarisation et d’animation des classes virtuelles. Le terrain est propice à un décollage d’une modalité qui présente une originalité dont on est loin d’avoir tiré tout le potentiel.
Apprentissages mobiles : +38,2% en 2020
Les apprentissages mobiles ne datent pas d’hier. Leur base est solide puisqu’ils sont utilisés dans 42,7% des entreprises. Si les prévisions de développement sont atteintes, 80% des entreprises utiliseront le mobile learning d’ici la fin de 2020. On peut parler d’une généralisation dont on connaît les principaux leviers. D’abord bien sûr le parc mondial des smartphones devenus le premier mode d’accès à l’information, et bientôt à la connaissance car les principaux éditeurs de contenus pédagogiques digitaux ont adapté leurs offres à cette modalité. Simplicité d’utilisation (“touch screen”) et ubiquité font du smartphone l’allié de tout professionnel qui veut une réponse immédiate à ses questions (problem solving, là aussi) ou simplement profiter d’un temps mort pour une piqûre de rappel ou un complément de formation. Avec ça des outils auteurs qu’un formateur ou un expert peut facilement s’approprier, une approche pédagogique à base de jeu et de compétition, des interactions privilégiées entre joueurs-apprenants. Aucune raison pour que le mobile learning s’arrête en si bon chemin.
Tutorat : +37,5% en 2020
Tutorat, mentoring, coaching… les pédagogues ergoteront à l’infini. On retiendra simplement que le tutorat est un service plébiscité par les apprenants, dans la mesure où il injecte de l’humain au moment où l’autoformation en ligne s’assure une place grandissante dans les dispositifs de formation - un humain qui répond aux questions (quelques secondes suffisent pour faire la différence avec un chatbot !) en s’adaptant au canal de communication choisi par l’apprenant, un humain qui conseille, accompagne, aide à franchir les caps délicats, un humain qui soutient la motivation parce qu’il donne envie, voire parce qu’il constitue un modèle à suivre. On ne s’étonne pas que le tutorat soit attendu en forte progression à 2 ans (37,5% vs. 26,5% actuellement). Expression donc du retour de l’humain dans la formation, rendue possible par le développement de nouvelles fonctionnalités dans les plateformes de formation. En effet, si le tutorat automatisé existe depuis l’origine, notamment sous forme de mails types qui balisent automatiquement le parcours de l’apprenant - annonce d’un nouveau programme de formation, relance quand l’apprenant n’a pas démarré sa formation dans le délai imparti, félicitation pour un parcours terminé ou un score obtenu… - c’est depuis peu qu’on voit apparaître des fonctionnalités de tutorat sinon live au moins facilitant grandement les échanges entre l’apprenant et son tuteur. En particulier ces plateformes ne laissent plus d’excuse aux managers qui devront prendre leur part dans ces nouveaux dispositifs, parmi d’autres acteurs dont les formateurs et les experts de contenus.
Michel Diaz
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